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AnimeJapan 2021 : les professionnels de l'industrie se livrent sur la production des anime

posté à par Kim Morrissy
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L'AnimeJapan 2021 a proposé sur le week-end trois programmes dédiés au travail de la production, au sens large (procédés de préproduction, production, postproduction) dans l'animation. Chacune des présentations a été assurée par le critique de l'animation Ryota Fujitsu, qui a demandé à différents professionnels de l'industrie de livrer leur vécu.

Structure des anime : Les scripts ~avec Words Bubble Up Like Soda Pop~

Le réalisateur Kyôhei Ishiguro et le scénariste Dai Sato se sont exprimés sur leur collaboration pour créer le script du film. Ishiguro a expliqué qu'il n'était pas familier avec la rédaction de script et que l'aide de Sato lui avait été d'un grand secours. Concernant le partage des tâches, Ishiguro a assuré la section B du script et Sato les trois autres parties. Cette collaboration, toutefois, va au-delà du nombre de mots couchés sur le papier : les deux artistes ont passé près de trois mois à voyager pour conduire des recherches, tout en réfléchissant à l'intrigue.

Beaucoup de leurs échanges ont porté sur les thèmes et motifs spécifiques qui apparaissent dans le film. Si Ishiguro a toujours eu le désir de créer une histoire qui « fait se sentir bien », l'idée originale était d'avoir des éléments de SF. Au fil du temps, cette idée a transitionné vers la musique. L'attention porté sur les disques vinyles vient de Sato, qui préférait à titre personnelle une histoire de musique qui ne soit dédiée ni à des chanteurs ni à des groupes. Les disques qu'il a achetés et montrés à Ishiguro ont été utilisés comme référence tant pour le script que pour le style visuel du film qui s'est développé par la suite.

De la même manière, les haikus et sections de rap sont dus aux suggestions de Sato ; ce qui répondait à l'un des désirs spécifiques de Ishiguro concernant le personnage principal : ne pas faire usage de monologue. Aussi, le centre commercial utilisé comme théâtre des événements du film a été une manière utile de limiter le cadre à un seul endroit qui, malgré tout, reste mémorable.

La discussion a également porté sur le rôle, de manière générale, des scénaristes dans l'industrie. Sato a expliqué que rédiger un script était généralement l'un des éléments de la production qui posait le plus de problèmes. Il n'est pas évident d'avoir une bonne idée, et c'est pour cela que beaucoup d'efforts sont faits, ces derniers temps, pour faire appel à des auteurs ayant des parcours professionnels différents. Ishiguro a également souligné que pour écrire il n'était pas nécessaire d'avoir des années d'expériences – puisque cette compétence peur être acquise durant la tâche.

Donner vie à un anime par le son ~ avec Yashahime: Princess Half-Demon~

Yaushi Nagura, directeur son, Sara Matsumoto, qui incarne le rôle de Towa, et Toshikazu Naka, producteur chez Sunrise, se sont exprimés au sujet des enregistrement du son et de la postproduction. Le procédé inclut les doublages des dialogues (afureko) mais ne se limite pas à celui-ci.

La base pour les enregistrements repose sur les auditions des comédiens de doublage, la création de la setlist de l'OST, et les réunions pour les effets sonores et la réalisation. Avant les afureko, le directeur son doit s'assurer en reprenant scripts et storyboards qu'aucune ligne de dialogue n'a été oubliée. Il choisit ensuite les comédiens pour chacun des épisodes et assemble par la suite ce qui a été produit. Des répétitions ont lieu une semaine avant les enregistrements. Après que tous les sons ont été assemblés, Nagura a utilisé ProTools pour éditer les fichiers et créer les mix.

En ce qui concerne les enregistrements à proprement parler, Nagura a tenu a souligné quelques éléments. Notamment, il a demandé à Matsumoto de recommencer certaines prises pour ajuster la féminité que son personnage exprime. Pour certaines de ses répliques, il a tenu a souligné les caractéristiques androgynes de Towa, mais les nuances très subtiles varient en fonction des scènes. Outre les personnages, Nagura a également tenu a mettre en valeur les voix des comédiens en assurant que tout sonnait de manière plaisante et distinctive.

Enfin, l'échange a porté sur les précautions prises en raison de la crise sanitaire de la COVID-19. Avant-elle, les choses étaient plus simples puisque les comédiens pouvaient se rassembler et enregistrer ensemble – rendant les échanges plus rapides. Ceci est désormais impossible, et les comédiens ont dû se rendre au studio les uns après les autres. Bien que le procédé a été un peu difficile au début, Matsumoto a confié qu'après quelques temps elle a réussi à s'y faire.

Le pouvoir du staff dans la création visuelle ~avec Mobile Suit Gundam Hathaway~

Hidekazu Hara, chef d'unité, Kentarô Waki, directeur du compositing, et Narumi Iwashita, membre du bureau de la production, sont revenus sur la manière dont les effets visuels du film ont été créés. Ce titre met particulièrement l'accent sur le compositing, qui est le procédé combinant différent dessins et calques, dans l'animation, afin de créer une image holistique.

Waki est revenu sur son procédé, étape-par-étape, montrant plusieurs scènes de la bande-annonce avant et après que le travail de compositing n'a été appliqué. Bien qu'il soit demandé aux animateurs de dessiner les parties en mouvement sur différents calques, c'est à Waki de s'assurer que tout s'harmonise. Comme il l'explique, simplement combiner ces calques ne suffit pas à donner une impression de profondeur. Hara a vraiment été soucieux de créer des jeux de lumières réalistes et de s'assurer que les éléments 2D et 3D étaient en parfaite harmonie. Ils ont également veillé à ne pas créer d'images trop sombres, mettant plutôt l'accent sur les couleurs - il s'agit après tout d'un titre de la franchise Gundam.

La présentation a vraiment mis en lumière qu'un simple mouvement (ou cut), en animation, nécessite un très grand nombre de calques. A un moment, Waki a montré le cut d'un mécha courant lors d'une scène de destruction, et il a expliqué que chacune des frames nécessitaient 90 calques. Toutefois, après l'ajout des différents effets visuels, ce nombre passe à 140. À ce stade, Iwashita a mentionné que le réalisateur Shukou Murase avait particulièrement fait l'éloge de cette scène.

Après avoir montré la complexité du compositing, le staff a également souligné que ce n'était pas un travail impossible. Pour ceux intéressés par l'industrie de l'animation, Hara a expliqué que chacun des membres travaillent en équipe pour s'épaule et fournir un travail très soigné, et il a conclu son intervention avec ces mots : « Tout le monde travaille très durement, mais ne vous sentez pas intimidés par l'industrie ».


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