Le guide des anime de l'hiver 2020
Toilet-Bound Hanako-kun

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Toilet-Bound Hanako-kun ?
Note de la communauté : 4.4



Qu'est-ce que c'est ?

Une rumeur étrange circule dans toutes les écoles du Japon. Dans le vieux bâtiment, une certaine dame prénommée Hanako se trouverait dans la 3e cabine des toilettes des filles du 3e étage. Ceux qui l'invoqueraient verraient un de leurs souhaits se réaliser. Nene Yashiro est une jeune fille fan de superstitions et d'affaires occultes. Elle aimerait bien sortir avec un camarade plus vieux pour qui elle a un faible. Elle décide alors de voir si la légende dit vrai et invoque Hanako. Mais une malédiction s'abat sur elle, et elle se retrouve transformée en poisson. Afin de retrouver son apparence, Nene passe un marché avec un jeune garçon nommé lui aussi Hanako, qui est coincé aux toilettes. Elle devient son assistante et ensemble ils résolvent les affaires mystérieuses qui frappent l'école.

Toilet-bound Hanako-kun est diffusé sur Wakanim le vendredi à 18 h 58.


Comment était le premier épisode ?

Damien Hilaire

Note :

Le concept même de fantôme des toilettes est un classique de la légende urbaine qu'elle soit nippone ou non. On a déjà vu ça dans d'autres titres et on continuera d'en voir. Toutefois, la légende d'Hanako-san est généralement basée sur un fantôme féminin. L'idée d'avoir un esprit masculin est plutôt originale. Cela lui retire son pedigree shôjo (les histoires d'horreurs sont historiquement dans des magazines pour filles) pour le caler dans les shônen et après tout pourquoi pas ?
Le manga d'Iro Aida fonctionne et est prépublié depuis 2014 dans le G Fantasy de Square Enix (c'est le mag de Pandora Hearts et Black Butler donc ça annonce la couleur). La série est réalisée par le studio Lerche (prononcez Lerké, n'oublions pas), bien connu désormais, que ça soit pour Assassination Classroom ou Radiant avec Masaomi Andô derrière les commandes. Andô a de l'expérience, on lui doit Kuzu no Honkai, School-Live! (avec les zombies), l'adaptation de Minuscule et plus récemment Astra Lost in Space. De fait il a passé son temps à adapter des mangas chez Lerche avec plus ou moins de talent.
Toilet-Bound Hanako-kun a donc toutes les chances d'être à la hauteur de ses précédentes productions, d'autant que le scénariste est Yasuhiro Nakanishi, qui s'est occupé de la meilleure comédie de l'an dernier, Kaguya-sama: Love is War . Nene Yashiro a un problème : elle voudrait que Minamoto, le garçon pour qui elle en pince, tombe amoureux d'elle. Comme ce genre de chose ne marche pas par magie, elle est un peu désespérée. Mais une de ses amies a entendu parler d'une rumeur sur Hanako-san, un esprit qui hanterait les toilettes des filles et exaucerait les vœux. C'est une solution toute trouvée pour la donzelle qui fonce aux toilettes pour vérifier si ce qu'on lui a dit est vrai. Et surprise, Hanako-san apparaît. Ou plutôt -kun en fait ? Il s'avère que le fantôme est en réalité un jeune garçon, propre sur lui, uniforme ère Shôwa et visiblement très serviable. Il accepte la requête de Yashiro mais la façon d'exaucer son vœu (ou du moins d'essayer) est un peu trop orthodoxe…

Déjà commençons par dire une évidence qui n'aura échappé à personne : la direction artistique de cette série est somptueuse. Des tons de couleurs chaudes avec une image qui a trempé dans le soleil et une mise en scène qui mixe l'art nouveau et les estampes dans sa composition. Avec un trait noir et épais qui détachent les personnages du décor et donne aux spectateurs une impression d'observer du Kamishibai, c'est très à propos quand on parle d'histoire fantastique flirtant avec l'horreur.
Pour l'animation hélas ce style visuel ne doit pas aider à la virtuosité, mais le posing n'est pas désagréable et qui sait, peut-être que ça changera, la première affaire n'est pas spécialement adapter à l'action. Le scénario n'est pas encore vraiment lancé, l'intrigue semble prendre la voie d'un XXX Holic ou d'un Morose Mononokean, avec un duo humain/esprit qui gère des enquêtes. C'est amusant c'est aussi le concept de départ d'In/Spectre cette saison, mais là où In/Spectre risque de tourner au sérieux, Toilet-Bound Hanako-kun a l'air de s'orienter vers la comédie. C'est rigolo, on est bien et le temps passe vite mais ça manque peut-être un peu de piquant pour le moment. Reste que c'est très beau et que rien que pour ça ça vaudra le coup de suivre la série !


EmmaNouba

Note :

Que voici une série joliment adaptée ! S'appuyant sur le manga d'Iro Aida, la direction artistique réalisée par Daiki Kuribayashi (Hakumei and Mikochi, Ultimate Otaku Teacher) est, on ne peut plus originale, avec des teintes chaudes et c'est un ravissement pour les yeux. Saluons le travail du chef de l'animation, Mayuka Itou (Minuscule) et de Saki Tada, à la couleur. Toilet-Bound Hanako-kun est comme un bonbon précieux, dans un coffret tout doux, délicieux et mignon, avec ses airs art déco. Le trait épais des personnages donne un effet de vitrail qui colle parfaitement, rendant cette série extrêmement originale et agréable. Décidément le studio Lerche, bien connu pour l'excellent Assassination Classroom, continue à étonner par sa palette de productions diversifiées.

Côté récit, on suit la fantasque collégienne Nene Yashiro. Après s'être prise un violent râteau, lorsqu'elle a déclaré sa flamme à celui qui faisait battre son petit cœur d'ado (il lui a même dit qu'elle avait des jambes en forme de navets, le rustre), elle décide d'aller invoquer le fantôme qui occupe les toilettes de son bahut. Mais quelle n'est pas surprise quand elle découvre qu'il s'agit d'un garçon et surtout, elle va rapidement comprendre qu'il n'est pas super doué. Mais qu'à cela ne tienne, la gamine n'a qu'une idée en tête : être aimée par le plus sympa gars du lycée. Est-elle amoureuse ? Non, elle veut juste qu'on l'aime, peu importe qui en fait. Mais avant d'avoir conscience de cela, elle va tenter de la séduire en lui offrant… les légumes qu'elle cultive, en tentant de lui cuisiner un bento (totalement effrayant en fait) ou en lui rentrant dedans pour recoudre un de ses boutons. Bref tous les conseils du fantôme vont se révéler des tuyaux percés. Pas cool pour un esprit des toilettes censé exaucer les vœux de la jeune fille.
Après avoir tout essayé, elle va commettre une sacrée erreur et risquer d'être entraînée par une sirène, un sacré monstre bien effrayant. Et à cause de son imprudence (elle gobe des artéfacts magiques), elle va forcer l'esprit à se lier à elle pour l'éternité. On sent bien que ce duo va nous offrir de bons moments.

Entre humour et fantastique, Toilet-Bound Hanako-kun joue sur l'ambiguïté de la relation de la jeune fille fleur bleue et du garçon esprit, qui n'est pas du tout insensible à son charme. Décidément, les Japonais ont l'art pour proposer des anime qui au premier abord semblent tout gentillets et proprets mais qui, si l'on gratte un peu, abordent des thèmes forts tels que les affres de l'adolescence, les relations amoureuses, ou encore l'affirmation de sa personnalité. Alors sans hésitation, on s'attache à ce couple improbable et aux graphismes sublimes et délicats de cette petite merveille de l'animation. A suivre sans l'ombre d'un doute.


Bruno De La Cruz

Note :

C'est une très belle surprise de ce line-up 2020 que voilà. Le manga Houkago Shounen Hanako-kun est adapté en anime en ce mois de janvier, sous le titre de Toilet-Bound Hanako-kun. À son annonce, assez tardive, le projet n'avait pas soulevé les foules mais les noms du staff permettaient d'être curieux. Entrons dans le vif du sujet : on retrouve Masaomi Ando (Scum's Wish) à la réalisation, avec Daiki Kuribayashi pour la direction des décors, soit un duo qui avait brillé sur le portage du manga Minuscule. C'est vraiment l'une des plus belles cartes postales récentes quand on parle des décors.

Les premiers visuels de Toilet-Bound permettaient donc de vite voir germer un projet certes plutôt avare en animation, mais remarquable d'un point de vue artistique. Pourquoi ? Car le jeu de lumière (qui rappelle à s'y méprendre le travail de Yuichi Terao sur Ufotable, notamment en ce qui concernent les épais contours noirs des personnages) est chaleureux, et les décors dégagent plein de vie quand bien même ce sont des images fixes. Les couleurs sont chatoyantes, les lignes irrégulières, c'est très mignon et vivant. Je me permets de citer un autre artiste lié au studio Kusanagi en charge des décors : Nobuhito Sue, dont les fans ont pu récemment voir le travail sur Dragon Ball Super : Broly. Pour la photo, c'est une femme qui s'en occupe, Junko Sakai, vue sur la 2e partie de Vinland Saga et qui travaille chez MADBOX.

Sur le fond, Toilet-Bound est aussi une comédie de qualité, qui nous fait rire (ou souvent sourire) par ses clichés, par la personnalité de son héroïne jouée par Akari Itô (qui est transformée en poisson après avoir passé un pacte avec le démon des toilettes !). On y adhère d'autant plus quand c'est bien fait, avec soin. Si la série manque “d'animation” et se rapproche davantage d'un visual novel, la réalisation de Masaomi Ando est maline et s'amuse de ses limites en multipliant les cadres et les écrans splittés pour donner un peu de vie. C'est efficace et tellement beau qu'on admire le moindre plan, aussi random soit-il. C'est vraiment l'expérience d'un visual novel : il est possible que certains s'ennuient, mais les yeux restent toujours ouverts pour admirer l'art du soft.

On peut terminer en disant que le manga de l'auteure Iro Aida (que vous pouvez trouver sur Twitter sous le pseudonyme @aidairo2009) reste inédit en France. En vérifiant son travail, on voit que le portage prend de gros risques en ajoutant autant d'éléments d'ambiance en matière de décors, afin de conférer davantage cet esprit “yokai” inerrant au propos. Un vrai pari pour un format TV, et un projet porté par le petit studio Lerche, qui livre peut-être son travail le plus intéressant ici. En tout cas, les habitudes récentes du studio sont de proposer un peu plus qu'un simple portage. Sur Radiant c'est peut-être critiquable (sur la qualité) mais pas contestable (sur la note d'intention). On attendra de voir si Toilet-Bound tient ce niveau, mais on a toutes les raisons d'y croire puisque la série repose sur un story-board malin et des décors somptueux !


Pa Ming Chiu

Note :

Etudiante à l'académie Kamome, Nene Yashiro décide d'invoquer le célèbre fantôme des toilettes, Hanako. Ce faisant, elle pense faire le vœu de rendre le beau mais inaccessible Fuji amoureux d'elle. Mais tout ne se déroule pas comme prévu. Hanako n'est même pas une femme comme dans la légende mais un jeune garçon de son âge. Pire encore, Nene est alors frappée d'une malédiction qui la transforme en poisson si elle touche de l'eau et se voit condamnée à nettoyer les toilettes de Hanako, vu qu'elle devient sa servante attitrée ! Le jeune fantôme se montre cependant gentil et serviable avec la collégienne et, de fil en aiguille, ils se retrouvent à s'aider mutuellement pour résoudre les étranges affaires qui frappent l'académie et deviennent amis. Mais un jour, Kou Minamoto, le second fils d'une famille d'exorcistes, également étudiant à l'académie, décide de s'attaquer à Hanako et révèle le passé obscur de ce dernier à Nene.

Les premières minutes de l'épisode souffrent d'un petit défaut de narration, celle-ci passant un peu trop vite sur l'exposition des personnages. La structure même de l'épisode est un peu bancale d'ailleurs et raconte probablement trop de choses d'un coup. Il aurait peut-être mieux valu s'attarder dans un premier temps sur la rencontre entre Nene et Hanako et la résolution de la première affaire, puis garder l'introduction de Kou - et du potentiel triangle amoureux qu'il amène - pour l'épisode suivant. En revanche, on apprécie l'humour et la discrète touche de mélancolie. Le potentiel des personnages, du concept et du cadre est conséquent et on espère qu'il continuera à être bien exploité.
Mais ce qui frappe le plus dans Toilet-Bound Hanako-Kun, c'est la singularité et l'incroyable beauté de sa direction artistique. Tout est très pictural, que ce soit dans le style de dessin des décors, les traits épais des personnages qui donnent l'impression d'avoir été tracés au feutre ou encore l'effet de texture qui donne à l'ensemble un grain de papier aquarellé. Le tout baigne dans une colorimétrie toute en chaleur et contrastes et la direction photo jouant sur les clairs-obscurs et les lumières intenses est somptueuse. Certaines scènes offrent de véritables tableaux.
La mise en scène évoque aussi le manga, avec sa superposition d'images et certains effets comme l'incrustation au premier plan de motifs fleuris rappellent les théâtres d'ombres chinoises, ou plus proche de nous, les délires art nouveau d'Utena la Fillette Révolutionnaire.
L'animation est malheureusement quelque peu sacrifiée sur l'autel de cette beauté graphique, et on a beaucoup de plans fixes ou des plans assez peu animés. Ça sent pas mal le bricolage par moment pour donner de la vie à tout ça, et cela ne peut que rappeler un autre cas d'école du genre, à savoir les dragons dans Les Chroniques de Lodoss qui étaient trop détaillés pour être bien animés. Gageons toutefois que les budgets sont ce qu'ils sont et qu'on ne peut pas tout avoir sur ce format de production.


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