Le guide des anime du printemps 2020
Gleipnir

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Gleipnir ?
Note de la communauté : 3.6



Qu'est-ce que c'est ?

Shûichi Kagaya est un jeune garçon qui possède le pénible pouvoir de se transformer en mascotte. Un jour, il fait la rencontre d'une mystérieuse fille, Claire, qui semble être attirée par son pouvoir. Depuis, le quotidien de Shûichi se retrouve rythmé par d'étranges incidents… Jusqu'au jour où il se fait attaquer par un monstre possédant le même pouvoir de transformation ! Impliqués malgré eux dans un affrontement entre monstres, les deux lycéens s'unissent pour ne faire qu'un et prendre leur destin en main !

Gleipnir est diffusé sur Wakanim tous les dimanches à 17 h 30.


Comment était le premier épisode ?

Pa Ming Chiu

Note :

Shûichi Kagaya, un lycéen peu sûr de lui et en apparence sans histoire, est doté d'un pouvoir bien particulier qu'il ne comprend pas lui-même. Il peut se transformer en une créature surpuissante mais à l'apparence grotesque. Pour être plus précis, il prend la forme d'une espèce de grosse peluche de chien, évoquant plus les mascottes qui font de la promo dans les magasins de jouet que les effrayants loups-garous des légendes !
Une nuit, Claire Aoki, une fille de l'école de Shûichi au caractère bien trempé découvre son secret et, bien que n'étant pas dotée pour sa part de cette capacité de transformation, elle en sait peut-être un peu plus que le jeune homme sur le sujet. Notamment que « les monstres », comme elle les appelle, sont liés à de mystérieuses médailles dorées avec des étoiles dessus…
Par la force des choses, Claire et Shûichi vont devoir faire équipe.

Gleipnir est à l'origine un manga seinen de Sun Takeda. Le titre n'est pas choisi au hasard et fait référence, dans la mythologie nordique, au ruban en soie enchanté qui maintient le loup Fenrir attaché. Ce loup gigantesque, fils du dieu de la malice Loki et de la géante Angrboda, est destiné à s'échapper lors du Ragnarok (la fin du monde) et à dévorer Odin.
On peut donc faire rapidement une analogie entre Fenrir et l'apparence canine de Shûichi, entre Gleipnir et la nature humaine de notre héros, mais surtout avec le personnage de Claire qui peut s'introduire « dans » la forme monstrueuse de Shûichi. Si leur lien devait être rompu, serait-ce la fin du monde ?
Si on pousse plus loin cette réflexion, l'un des ingrédients rares pour fabriquer Gleipnir était de la barbe de femme. De là à expliquer le côté garçon manqué de Claire, il n'y a qu'un pas qu'on ne franchira pas sans une confirmation de l'auteur, mais la théorie reste séduisante.
Le style graphique de Sun Takeda ne fera peut-être pas l'unanimité d'ailleurs, avec ses grands yeux tombants et ses grandes bouches, mais le trait du mangaka est pourtant dans l'absolu de toute beauté, dynamique, riche en détails et doté d'un bon équilibre entre réalisme et stylisation ; un style qui est en tout cas fidèlement retranscrit dans cette adaptation.
Toute la partie visuelle est d'ailleurs une franche réussite. L'animation est superbe et digne d'un long-métrage, on a de beaux plans et une magnifique gestion des éclairages. Les musiques assurent également de bonnes ambiances.
En matière d'écriture, c'est fluide et efficace. Les mystères sont bien distillés et prenants. On ne passe pas à côté d'un peu de fan service facile et dispensable mais l'œuvre d'origine ne manque déjà pas d'érotisme et l'auteur est un habitué des séries ecchi.
On ne manquera pas d'y voir aussi en sous-texte une métaphore de l'adolescence. Non seulement dans la peinture des désirs sexuels, mais surtout dans les tourments internes et la recherche de soi inhérents à cet âge.
En somme, on tient là une très bonne entrée en matière. Si les épisodes suivants sont du même niveau qualitatif, Gleipnir s'imposera facilement comme une des séries majeures de cette saison.


Damien Hilaire

Note :

Gleipnir est à l'origine un manga de Sun Takeda publié chez nous par Kana depuis peu. L'histoire est celle de Shûichi Kagaya, un lycéen banal (si on veut) avec de bonnes notes, qui s'entend avec ses camarades mais qui bien évidemment, a un secret. Depuis quelques temps il a changé et on ne parle pas de puberté. Ses sens se sont affinés, il n'a plus besoin de ses lunettes pour voir, son odorat lui permet de sentir loin et d'avoir des informations supplémentaire sur ce qui l'entoure. Il est devenu un homme-bête (coucouche panier, BNA!) un monstre.
Un soir alors que son spider-sens d'adolescent torturé s'éveille, il tombe le premier sur un incendie isolé. Le feu est puissant et il est sur le point d'appeler les secours quand il aperçoit un corps inconscient gisant dans les flammes. N'écoutant que son courage il décide de brave le danger pour aller secourir cette demoiselle en péril. Il se transforme en fursuit tout droit sortie de Five Night at Freddies au risque de voir son secret éventé. Plongeant dans le brasier il sauve la jeune femme légèrement dévêtue et la dépose au sol alors encore dans les vapes.
Tout à coup, une pulsion soudaine réveille une libido monstrueuse, face à cette paire de seins tout juste cachée et Shûichi commence à lui retirer sa culotte avant de se raviser, empêchant la créature, la mutation qui l'habite, de prendre le dessus. Il laisse la jeune fille inconsciente et part sans demander son reste. Mais la jeunette n'a pas perdu une miette de la scène et le pauvre Shûichi a oublié son portable sur le lieu de l'incendie. Elle finit donc par le retrouver sans trop de mal. Commence alors un jeu de manipulation et de chantage où Shûichi est embarqué bien malgré-lui dans une sombre histoire de monstre vivant parmi nous.

C'est en apparence un synopsis plutôt alléchant, si l'alerte creep ne résonnait pas durant la moitié de l'épisode. Les personnages sont odieux, soit des violeurs en puissance, soit des manipulateurs et pervers narcissiques. J'espère qu'on est pas censé s'attacher à eux parce qu'en l'état j'ai clairement du mal à sympathiser avec Shûichi potentiel violeur. C'est malsain ! C'est d'autant plus frustrant que la production de l'épisode est extrêmement solide !
L'animation est très propre (ce cut quand il explose le mur, mais wow, quoi), la musique ok, le story-board franchement bien fichu. Tout ça c'est dû à la présence de Kazuhiro Yoneda, le réalisateur de la série et story-boardeur de l'épisode, dont on connaît le talent via sa réalisation des saisons 2 et 3 de Hozuki's Coolheadedness chez le Studio DEEN. Mais cette fois ce n'est pas Deen mais un tout jeune studio bien moins connu : PINE JAM. PINE JAM est assez récent dans la production d'anime, on leur doit Getsuyôbi no Tawawa, Just Because! ou Gamers! plus récemment. Ils doivent encore s'illustrer et en l'état, Gleipnir pourrait être leur moment de gloire. Gamers! avait déjà tiré son épingle du jeu pour sa saison. Mais quoi de mieux qu'un simili Mirai Nikki 10 fois mieux réalisé pour sortir de l'ombre.


Bruno de la Cruz

Note :

On va être très clair : Gleipnir n'est pas un sympathique manga. Si le coup de crayon de Sun Takeda n'est pas particulièrement sexy, c'est surtout son récit et ses différents designs que je trouve faiblards. Malgré ce regard, le portage du manga a été très vite noté sur mon carnet ! Pourquoi ? Parce que Takahiro Kishida, pardi !

Par sa présence au chara design, l'animateur met déjà au défi le staff (l'épure n'est pas sa tasse de thé, et c'est louable d'avoir choisi un tel penchant). On ne présente plus vraiment le talent, mais faisons-le quand même ! Il a tenu des rôles forts sur Welcome to the Ballroom, Haikyû!!, Durarara!! mais aussi Lain, et se présente comme un artiste à forte personnalité artistique. Il a un trait reconnaissable et un style si expressif qu'on ne peut le rater. C'est un talent régulier d'I.G qui connaît donc le rôle et je suis persuadé que ce sera avant tout un anime frappé de son aura et de ses contacts plutôt qu'un projet de Yoneda Kazuhiro (Hoozuki no Reitetsu disponible en France chez ADN). Je ne sais pas si une telle matière est adaptée au réalisateur, qui est plus à l'aise sur la comédie (et on le voit sur les scènes censées être marrantes dans Gleipnir).
Son premier épisode démontre très vite qu'on aura droit à un portage fidèle, qui fait presque dans la citation pure et simple. Mais on n'en demande pas plus, si la voix est dégagée pour les animateurs. Prenez l'ouverture : dans le manga, le professeur chargé de s'occuper du héros transpire. Une simple case dans le manga devient une petite scène d'acting dans l'anime dans laquelle le professeur s'essuie la nuque. C'est simple mais c'est une intention claire. Et on retrouve plein de bonnes petites séquences comme celles-ci.

Evidemment, PINE JAM n'est pas Production I.G, mais ce n'est pas forcément péjoratif de dire ça. Au contraire, le studio – moins sclérosé – est capable de faire de très bonnes choses, comme Just Because! (produit original) qui avait connu des difficultés malgré une énorme note d'intention menée par son réalisateur (de l'acting à fond). Ca reste un jeune studio qui a mène ici son premier projet depuis 2017 (il a fait de la sous-traitance entre temps, bien sûr).

La supervision de ce premier épisode est assurée par Imaoka Noriyuki, un talent passé sur Release the Spyce et un épisode produit par PINE JAM (il s'était aussi fait un nom sur Yozakura Quarter aux côtés de Shingo Yamashita, et a déjà participé à Just Because!). Il est connu comme un dessinateur et un animateur de qualité, donc le penchant pour les petites manies vont aider le show mais aussi creuser l'écart avec le reste de la série. Ce sera à surveiller.
Bref, on a une troupe qui se connaît. Je suis certain que l'ambition sera parfois trop grande, mais on retrouvera, à n'en pas douter, quelques petites perles par-ci par-là. Et tant pis si le fond est une horreur.


EmmaNouba

Note :

Qui n'a pas rêvé d'être un super-héros ? D'avoir des supers pouvoirs ? Eh bien, parfois cela peut donner Spiderman ou un truc bien plus bizarre, et le lycéen, Shûichi Kagaya, va l'expérimenter.
L'épisode débute par une scène extrêmement bien ficelée où l'on est à la place du héros et l'on comprend que le petit gars justement ne pige pas grand chose à ce qui lui arrive. Il faut dire que non seulement il doit lutter contre les affres de l'adolescence qui le rend un tantinet pervers, mais aussi contre un changement pas du tout prévu par dame Nature : il se transforme en un monstre, qui s'il n'était pas à la limite du ridicule, serait totalement flippant. Contrairement à ses « collègues » super-héros, ici, Shûichi a bien du mal à accepter sa mutation en… mascotte géante de chien, affublée d'une sourire plein de dents, très creepy. En plus, ce corps n'est pas du tout maniable et a tendance à faire ressortir des penchants pas très respectables. On assiste dans ce premier épisode au désespoir du gamin qui ne sait plus par quel bout envisager cette étrange mutation.

Adapté du manga de Sun Takeda, l'anime Gleipnir est une vraie réussite visuelle réalisée par Kazuhiro Yoneda (Yona : Princesse de l'aube), pour le jeune studio d'animation PINE JAM. Il a confié les scripts à Shinichi Inotsume (avec qui il avait travaillé sur Yona, mais qui a aussi signé ceux de Gangsta.), les character designs sont signés Takahiro Kishida (Moi, quand je me réincarne en Slime) et la bande originale est composée par Ryôhei Sataka (Release the Spyce). Tout ce beau monde nous a concocté une série qui est visuellement extrêmement bien fichue, un plaisir visuel, pour un anime ma foi assez intéressant, bien que légèrement ecchi par moments, mais on mettra cela sur le compte du fan service et de l'âge visé : l'adolescent en pleine mutation dont le corps change et tout ça.

Notre jeune héros malgré lui combat ses pulsions et prend la tête sur ses changements quand il réalise un acte héroïque : il sauve une jeune fille d'un incendie. Las, le gars manque de la violer (alors qu'il est quand même en mode mascotte) ce qui montre que sa maîtrise est encore à affiner et surtout, l'idiot laisse des preuves en oubliant son téléphone sur les lieux. Et voilà, que Shûichi se trouve piégé par Claire, la jeune demoiselle, qui en fait a tout planifié. Elle connaît l'existence de ces monstres et elle a bien l'intention de ne pas le lâcher. Il semblerait que ces deux personnages soient liés, à l'instar du titre de la série, dont mon collègue Pa Ming a brillamment dévoilé les origines nordiques, par un fin mais solide lien qui n'a pas l'air pourtant tissé dans la soie.
Franchement Gleipnir est une belle découverte et on espère vraiment que notre héros va réussir à dompter ses pulsions et comprendre où veut en venir Claire. D'autant qu'arrive un nouveau personnage doté des mêmes étranges pouvoirs.
On va suivre avec un grand intérêt les aventures de ce trio totalement improbable. Gleipnir est une série qui, si elle garde cette qualité graphique, peut sortir du lot ce printemps.


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