Le guide des anime de l'été 2021
Peach Boy Riverside

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Peach Boy Riverside ?
Note de la communauté : 3.4



Qu'est-ce que c'est ?

Il était une fois un vieux couple qui n'avait pas d'enfant. Un jour, la femme partit laver son linge à la rivière et trouva une pêche de laquelle naquit un petit garçon, Momotarô… Tout le monde connaît la légende, mais à présent, Momotarô a bien grandi ! Il a vaincu les ogres qui menaçaient sa maison et il a traversé la mer afin de pourfendre les démons des autres contrées. Il croise alors la route d'une jeune princesse qui rêve de parcourir ce monde dangereux…

Peach Boy Riverside est diffusé sur Crunchyroll le jeudi à 16 h 30.


Comment était le premier épisode ?

Alain Broutta
Note :

Saltherine, Sally pour les intimes, est une princesse en fuite qui a décidé de quitter son palais pour partir à l'aventure à la recherche d'un mystérieux individu. Elle ne tarde pas à croiser sur sa route un homlap, demi-humain lagomorphe, en fâcheuse posture, et décide de lui porter secours. La créature, répondant au nom de Frau, décide de l'accompagner dans son périple pour lui témoigner sa gratitude. Mais dès le premier village, les humains se montrent réticents à accueillir le monstre dans leur domaine…

Publié au Japon depuis 2015, le manga Peach Boy Riverside est signé par Johanne, sur un scénario original Coolkyoujinsha. L'adaptation animée que nous découvrons durant cet été 2021 est produite par le studio Asahi Production, sous la houlette du réalisateur Shigeru Ueda (Tales of Eternia). Cette histoire s'inspire très librement de la légende de Momotarô, un conte traditionnel très connu du public japonais, bien moins en France, à quelques évocations près arrivées jusqu'à chez nous via son évocation dans différentes œuvres. Cependant, pas de panique : inutile de connaître le conte pour apprécier cet anime, d'autant que les liens avec le récit d'origine semblent assez vagues, à plus forte raison dans ce premier épisode.

Débutant sans crier gare sur la rencontre entre Sally et Frau, la série ne prend pas la peine d'exposer son univers outre mesure. C'est par le dialogue et quelques flash-backs que l'on comprend le parcours de la princesse, qui n'en a d'ailleurs pas vraiment l'allure. En outre, l'évocation de Momotarô ou du pouvoir des pêches ne sera que très rapide, au point de ne plus trop savoir où la série veut en venir. On pourrait même croire que Frau est le protagoniste, avant que l'histoire recadre le tir. Après avoir traité la discrimination dont souffre l'homlap, la série embraye dans la foulée avec une nouvelle péripétie, cette fois dans une ville fortifiée, où nos deux comparses sont fait prisonnières. Mais leur libération ne traîne pas, d'autant qu'une impressionnante créature-morse (aucun lien avec ODDTAXI) sème la terreur. Il faudra donc attendre les dernières minutes de l'épisode pour que l'action prenne le dessus, et pour qu'un lien plus explicite soit fait avec la légende elle-même.

Difficile donc de juger en l'état ce que la série a à nous offrir, tant ce premier épisode semble vivre sa vie, sans se soucier de poser ses enjeux convenablement. Il en résulte pour l'instant d'une petite série de fantasy légère, sans grande prétention, posant ses éléments mollement sans nous laisser penser qu'ils serviront à nouveau. C'est sympathique, les personnages sont assez positifs et il n'y a rien de bien honteux si ce n'est un plan fanserv anodin et une violence aussi soudaine qu'explicite. Même constat au niveau de la réalisation, qui fait le job sans aspérité. Mais il faudra creuser un peu plus loin pour se fixer un avis plus définitif. Car pour l'heure, la série manque vraiment de pêche, un comble !


Damien Hilaire
Note :

Cette saison est peut-être l'une des rares fois où nous aurons l'occasion de voir un auteur adapté trois fois. Car Peach Boy Riverside est à l'origine un manga de Coolkyoushinja, qui est aussi auteur de Dragon Maid et Idaten Deities. Il a carrément la cote en fait. La série est produite par Asahi Production, un vieux studio à qui nous devions récemment Heaven's Design Team. À la réalisation nous avons Shigeru Ueda, directeur d'épisode sur Ascendance of a Bookworm à qui l'on doit également Märchen Mädchen si certains se souviennent de ce magical girl. L'adaptation est gérée par Keiichirô Ôchi qu'on connaît pour son taf sur Hinamatsuri et The Quintessential Quintuplet récemment.

Sans préambule aucun nous suivons Sally, une princesse vraisemblablement en fuite, en pleine forêt. Cette dernière tombe nez à nez avec une drôle de bestiole humanoïde qui meurt de faim au vu des gargouillis qui lui percent les tympans. Elle finit par sortir une carotte de son sac pour calmer les borborygmes de la créature (qui se trimballe avec une carotte dans son sac ?). Frau est en fait un homlap, demi-humain de la race des lapins. Nous ignorons encore s'il s'agit d'un garçon ou d'une fille car, malgré la marinière, il est présenté au masculin tout le long. Les deux vont faire connaissance. Frau recherche un homme inconnu. Pour la remercier de lui avoir donné à manger, il décide de l'accompagner et chemin faisant ils arrivent dans un village où il ne passe pas inaperçu. Rejetés par le village une première fois, ils y reviennent déguisés et réussissent à trouver le couvert. Mais même son de cloche, les demi-humains sont des êtres barbares et stupides, les ennemis de l'humanité.

Cela ne saute pas forcément au yeux dès le départ mais Peach Boy Riverside est, il y a peu de place au doute, une réécriture de la légende de Momotarô ! Ce qui expliquerait les démons cornus qui parsèment l'épisode mais aussi la force surhumaine de l'héroïne qui semble provenir d'un étrange pouvoir résidant dans une forme de transe dans laquelle ses pupilles prennent la forme d'une pêche rose.
De par sa structure de conte, il est plus facile d'accepter certaines facilités mais aussi de comprendre l'aspect extrêmement cru de ce dernier. L'histoire de Momotarô est connue de tous les Japonais mais pour les Occidentaux, rappelons que c'est l'histoire d'un garçon à la force herculéenne né d'une pêche géante qui s'en va affronter des hordes de démons sur l'île d'Onigashima, accompagné de trois camarade animaux, un chien, un singe et un faisan. Pour l'instant pas encore d'apparition de ces derniers, mais pour ce qui est des démons ils sont bien là ! Il n'y a plus de place au doute quant à la fin, nous avons droit à un monologue d'exposition théorisant sur la possibilité qu'il ait pu y avoir plusieurs pêches. Sally serait donc elle aussi née d'un fruit et irrémédiablement destinée à démolir des hordes de démons. Intéressant ! D'autant que l'animation est plutôt correcte pour l'instant, gageons que quand la série se musclera nous auront droit à un petit peu de sakuga.


Pa Ming Chiu
Note :

Saltherine, dite Sally, est une princesse en fuite de son royaume qui parcourt le monde, en quête d'un mystérieux jeune homme du nom de Mikoto. Elle fait un jour la rencontre de Frau, un homlap, qui est en train de mourir de faim. Sally lui sauve la vie en lui offrant une carotte et Frau décide alors de payer sa dette en accompagnant la princesse dans ses aventures. Mais les humains sont très méfiants envers les homme-bêtes et notre improbable duo ne trouve que haine et rejet partout où il se rend.

A première vue, on dirait que c'est écrit par un ado qui vient de découvrir les mangas et les anime, et qui serait notamment fan de Claymore, Summer Wars et L'Attaque des Titans. Peach Boy Riverside aligne pas mal de poncifs, tant sur la forme que sur le fond : fille à (trop) gros seins, pouvoirs cachés, attaque de monstres géants sur le village, le lapin (est-ce un garçon ou une fille ? Aucune idée. Son costume et sa voix sont féminins mais tout le monde en parle au masculin) en sailor fuku, un peu de fan serv, de l'ultraviolence en rupture de ton, etc.
Certaines intentions sont toutefois plus claires et des parallèles apparaissent lorsqu'on comprend, à la fin de l'épisode (où avec le titre de la série pour les plus devins), que nous sommes en fait dans une relecture de la légende de Momotarô.
Très populaire au Japon et en Asie de l'Est, ce conte qui date de l'époque Edo nous vient de la ville d'Okoyama. Il met en scène un garçon du nom de Momotarô, venu sur terre dans une pêche qui descend une rivière. Il est trouvé par une vielle femme qui lave son linge et celle-ci et son mari décident alors de l'adopter et de l'élever. Le garçon grandit et devient extrêmement fort. Au point qu'il se fait remarquer par un seigneur qui l'enrôle pour combattre des démons sur l'île d'Onigashima. Chemin faisant, Momotarô se trouve des compagnons : un chien, un singe et un faisan. Ensemble, ils parviennent à battre Ura, le chef des démons, et retournent ensuite vivre paisiblement chez les parents du garçon.
Il apparaît donc que Sally est Momotarô, et Frau son premier compagnon animal. Pour autant, l'analogie est un peu gratuite et légère pour l'instant. A voir par la suite comment cela évolue.

En attendant, si on se base juste sur ce premier épisode, il est difficile d'être enthousiaste. Outre une narration éclatée qui peine à poser les enjeux, l'aspect visuel n'est pas très reluisant non plus. Les designs et l'univers sont génériques au possible (voire en total décalage comme le sailor fuku du lapin qui dénote dans un monde héroic fantasy) et la mise en scène fait le strict minimum (et abuse des fondus au noir).
Peut-être que Peach Boy Riverside décolle dans les épisodes suivants, mais il faudra se faire violence pour lui laisser une chance.


EmmaNouba
Note :

Sur le papier, tout.e ami.e des lapins ne peut qu'adorer cette série. Oui, sur le papier. L'anime ne rend pas hommage à l'idée. C'est bien dommage. Mais que cloche-t-il dans cette histoire pour que l'agacement s'installe rapidement ? Déjà, Sally est un cliché sur pattes, blonde à forte poitrine, une ex-princesse. Elle découvre au détour d'un chemin, un être mi-lapin, mi-humain, habillé en lycéenne. Voilà le ton est donné.

Frau est un homlap. Rien de plus simple. Un demi-humain. Si la jeune femme cherche un homme, elle le fera avec sa nouvelle meilleure amie. Un vrai pot de colle. Un boulet car aucun village ne veut les accueillir, elle est même qualifiée d'ennemi de l'humanité. Notre jeune amie ne l'entend pas ainsi et va déguiser Frau. On ne veut pas d'elles. S'il faut ruser, cela sera fait. Alors qu'elles sont à l'abri dans une auberge, le maître des lieux explique sa haine des demi-humains. Il les considère comme les démons, dangereux et monstrueux. Pourtant, c'est bien Frau qui va sauver leurs fesses. Croyiez-vous que les bouseux ont été reconnaissants ? Et pourtant, une monstrueuse poule géante, tout bec devant et bavant, voulait les boulotter.
Bannies du village, malgré la gentillesse et la politesse de Frau, elles sont alors conviées à rejoindre les chevaliers de Rimball… dans les geôles du château. Une nouvelle fois, le racisme anti demi-humain a frappé. Mais heureusement le beau capitaine Hawthorn Grattor les libère. Il a tout vu, le combat de Frau et ses remerciements aux villageois. Pour se faire pardonner de les avoir séquestrés, il se retrouve à devoir les nourrir quelque temps. Voici nos amis dans les rues de la ville. Et là, apparaît une des scènes les plus WTF de l'épisode. Sally passe devant un stand où un gars brandit un énorme poulpe. On a droit à trois secondes de Sally en bondage version tentacules… Le choc passé, la balade reprend, ils croisent deux gamins qui font une réflexion à la fille sur sa forte poitrine !
Et soudain, on nous présente les méchants de l'épisode : l'ogresse supérieure de l'Est, Meki, et Sett, l'ogre-morse du Nord, envoyés par Kishin. Leur but : détruire la ville. Meki a un œil type laser qui rase par un rayon de feu une bout de la cité. Quand elle s'en sert, elle devient plus petite. La bagarre commence. Et c'est sanglant. Sally entre en transe les yeux rouges. Arrive le prince charmant à la rescousse, mais surtout le coup de pied tranchant de Frau. On sent qu'entre ces deux-là, c'est à la vie et à la mort. Frau va la protéger et s'oppose à Sett. Pendant ce temps-là, la ville est évacuée et Sally file. Elle va aider sa partenaire, Frau. Mais l'adversaire est fort. Sally sent alors au fond de son être quelque chose. Elle se transforme, elle devient une tueuse de sang froid.

C'est un sentiment étrange que laisse ce premier épisode de Peach Boy Riverside, adaptée du manga de Coolkyoushinja (Kobayashi) et Johanne. On aimerait apprécier, mais en vain. Malgré un chara design de Masato Kato et Satomi Kurita, notamment le personnage graphiquement bien trouvé de la homlap, et la bonne volonté du scénario de Keiichirō Ôchi, on n'est guère amateur de cette quête, encore bien peu développée et truffée de fan service totalement inutile.


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